Le locataire, son bail et les assurances

Introduction

Vous vous apprêtez à signer un bail commercial. Quels sont les points d’attention en termes d’assurances ?

On ne prête pas toujours attention aux clauses de son bail, lequel est rédigé en termes parfois obscurs (« risques locatifs », « recours des voisins et des tiers »,..) ou peut comporter des clauses contradictoires.

Les locataires n’ont pas toujours conscience qu’ils sont présumés responsables si par exemple ils occasionnent un incendie !

C’est ce qu’on appelle les « risques locatifs ». En clair, quand un bail vous oblige à vous assurer contre les risques locatifs, cela signifie que vous devez être en mesure de financer la reconstruction de l’immeuble.

Ajoutons à cela « le recours de voisins et des tiers », soit la réparation des dommages causés au voisinage (pensons à Lubrizol).

A ELEMENTS ESSENTIELS :

Si aucune clause particulière n’est présente, ou si elles sont peu claires, demandez à votre assureur de vous garantir en Risques Locatifs

Si vous bénéficiez d’une renonciation à recours réciproque bien rédigée, vous pouvez vous dispenser des Risques Locatifs :

D’un commun accord, bailleur et preneur peuvent décider de renoncer à rechercher leur responsabilité réciproque.

On parle alors d’une « Renonciation à Recours Réciproque » (RAR).

Pour être valide, cette renonciation :

            -doit être réciproque (très souvent, elle n’est exigée que du preneur)

            -doit de préférence viser TOUS les recours (tous les cas de figures »)

-inclure les assureurs (sinon, ceux-ci peuvent d’eux-mêmes se saisir pour exercer un recours)

Les renonciations à recours interviennent :

            -si on souhaite éviter les cumuls d’assurance

            -en cas de déséquilibre manifeste entre les parties

-de droit dans certains cas (Centres commerciaux de plus de 20000 m2, immeubles de grande hauteur (IGH),..)

Bien entendu, ces clauses de RAR engagent l’assureur : si elles sont nouvellement conclues, elles doivent lui être communiquées.

B CAS PARTICULIERS

1 En cas de pluralité de locataires :

Si je n’occupe qu’une « section » d’un local commercial :

            -j’assure mon local en Risques Locatifs Ordinaires » (RLO)

            -j’assure les surfaces adjacentes en Risques Locatifs Supplémentaires (RLS)

En clair, je me préoccupe de ce qui se trouve autour de moi…

Si le locataire adjacent n’est pas sous la même toiture, je peux m’en abstenir.

Si nos deux sections sont sous la même toiture, j’assure les surfaces adjacentes en RLS.

2 En cas de sous-location :

L’Art 1735 nous dit que « le preneur est tenu des dégradations… de ses sous-locataire ».

En conséquence :

            -Assurez-vous que votre bail comporte l’autorisation de sous-louer

            -Exigez de vos sous-locataires qu’ils s’assurent

Il y a existence de 2 contrats, et il convient d’examiner la compatibilité de ces 2 contrats.

3 En cas de crédit-bail:

Ici aussi, il y a 2 contrats :

            -le contrat de leasing, entre le crédit-bailleur et le crédit-preneur

            -le bail classique (entre le crédit-preneur et un locataire)

En cas d’incendie :

-le crédit-bailleur peut avoir accepté de renoncer à recours (voir ce point infra) contre le crédit-preneur

-ce dernier peut lui-aussi avoir choisi d’exonérer le locataire des risques locatifs

-par contre, rien n’interdit au crédit-bailleur de s’attaquer directement au locataire ! Ils sont tiers entre eux..

Ainsi, une lecture attentive des 2 contrats pourrait malgré tout nous conduire à laisser passer une faille importante dans la sécurité juridique du locataire.

4 L’assurance pour compte :

Dans le cas où par exemple bailleur et preneur sont proches (ou même confondus), on pourra vouloir souscrire une assurance « pour compte ».

L’assurance pour compte est une assurance au profit du souscripteur mais également au profit d’une autre personne morale (ex : Le bailleur se charge de l’assurance du locataire, ou inversement).

Cette solution apparemment séduisante est dangereuse :

-en cas de suspension du contrat, l’autre bénéficiaire n’est plus assuré (et n’en n’est pas informé)

-en cas de vente d’une des parties, on se retrouve dans un imbroglio

6 Conclusion :

Le locataire est présumé responsable de la reconstruction de l’immeuble en cas d’incendie (risques locatifs).

Une lecture attentive des clauses de responsabilité du bail est indispensable.

Consultez votre courtier, à même de vous conseiller.

Laptop, tablette : suis-je bien assuré ?

« Mon ordinateur est tombé de mon bureau. »

« Un visiteur m’a dérobé mon PC. »

« Ma voiture a été volée et mon Mac avec. »

« On m’a volé ma tablette à l’aéroport… »

« Sur un salon professionnel, on a perdu 2 laptops ! »

L’informatique portable (y compris portables) est mal (ou pas) garantie par les contrats classiques, notamment en cas de :

-chute

-virus

-vol sans effraction

-etc

Des solutions existent cependant :

-Exemple : Moins de 100 € de prime annuelle pour garantir 1800 euros de matériel

-assurance en tout lieu (transports, salons …)

-vol sans effraction ni violence, vol dans le véhicule, vol du véhicule, vol en bagage à main …

-chute

-court-circuit, vice intrinsèque à la machine

-y compris ordinateurs portables et tablettes (pas les smartphones)

Des garanties complémentaires (perte de données, perte de revenu associé) peuvent être souscrites.

Se protéger, mais aussi protéger son public

Vous organisez un évènement regroupant un nombre important de spectateurs.

Vous avez pris soin de prendre une assurance « Responsabilité Civile Organisateur d’Evènement ».

Pourtant, si un évènement accidentel se produit et entraine une panique, vous n’êtes pas à l’abri des soucis :

-de nombreuses victimes se tournent vers vous, et font face, comme vous, à des procédures complexes de dédommagement

-les recherches en responsabilité qui s’ensuivent vont peser sur la sinistralité de votre contrat Responsabilité Civile 

-vous n’êtes guère armé pour faire face aux dépenses de communication et de gestion de crise

Les contrats Protection de l’Image et du Public permettent à une entreprise (organisateur d’évènement, gestionnaire de parc de loisirs, de centre commercial,..), lors d’un accident majeur, de faire rapidement bénéficier les victimes d’indemnisations forfaitaires.

Offert par plusieurs compagnies (Albingia, AIG, Chubb,..), ce type de contrat reste plus abordable qu’on ne le penserait (de l’ordre de 1000 euros pour un évènement de 1000 personnes).

Après Lubrizol…

Suite à l’incendie de septembre 2019, sur les sites de Normandie Logistique et Lubrizol, près de Rouen, Elisabeth Borne a diligenté une mission d’inspection qui a émis des recommandations. Les membres de ce conseil ont, par la même occasion, fait part de leurs propositions.

En parallèle, une mission d’information de l’Assemblée nationale et une commission d’enquête du Sénat ont procédé à des auditions. Les services du ministère de la Transition écologique et solidaire ont également organisé un retour d’expérience.

Le plan d’actions présenté vise à apporter une réponse à chaque problème apparu pendant l’incendie de Lubrizol et de Normandie Logistique. Il établit trois grandes priorités :

1 Renforcer la transparence sur la gestion et les conséquences des accidents industriels

L’objectif est de garantir une parfaite transparence en nous assurant de disposer immédiatement des informations lorsqu’un accident a lieu.

Mesures :

Mettre à disposition du public, en termes intelligibles, la nature et la quantité de produits stockés dès la survenue de l’accident ;

Imposer aux exploitants de pré-identifier les substances susceptibles d’être émises au cours de l’incendie ;

Identifier en amont les moyens d’analyses associés ;

Renforcer le réseau des intervenants capables d’agir en situation post accidentelle ;

Déterminer les valeurs toxicologiques de référence et les valeurs de bruit de fond sur une gamme plus large de polluants pour permettre une interprétation plus efficace des valeurs mesurées.

2 Renforcer la prévention des incendies

L’accident de Lubrizol amène à plusieurs enseignements pour éviter que de tels incendies ne se déclenchent.

Mesures :

Revoir les mesures de compartimentage, la disposition des stockages et la conception des cuvettes de rétention ;

Systématiser l’inspection des installations classées dans un rayon de 100m autour des sites Seveso, en particulier sur les établissements soumis au régime de déclaration ou ceux qui ont fait l’objet d’un droit d’antériorité ;

Identifier en amont des capacités d’eau d’extinction et d’émulseurs pour que les pompiers en disposent rapidement ;

Imposer des exercices une fois par an pour tous les sites Seveso seuil haut.

3 Renforcer les moyens de contrôle et d’enquête

La prévention des risques repose avant tout sur le professionnalisme des inspecteurs des installations classées. 

Mesures :

Augmentation de 50% du nombre annuel d’inspections d’ici 2022 ;

Création d’un bureau d’enquête indépendant et dédié aux risques technologiques

Une modification importante de la convention IRSI

La convention entre assureurs dénommée IRSI est en œuvre depuis juin 2018. Elle remplace l’ancienne convention CIDRE. L‘objectif est, pour les assureurs, de rationaliser le traitement des sinistres, et d’éviter le recours à l’expertise.

Les gestionnaires d’immeubles avaient deux grands reproches à faire à ce texte :

1 Dans un certain nombre de cas, le gestionnaire de l’immeuble était peu ou pas tenu au courant des démarches effectuées par l’assureur gestionnaire du sinistre (défini comme l’assureur du locataire lésé)

2 La gestion de la « recherche de fuite », que les assureurs avaient, dans un louable effort, intégré à la convention, était pour le moins cahotique. En effet, là encore, c’était à l’assureur du locataire de l’organiser, sans qu’en réalité il ait les moyens (ou la volonté ?) de la mener correctement, n’ayant ni la connaissance des parties communes, ni tout bonnement accès au local situé au-dessus…

C’est ce deuxième reproche qui est désormais en partie corrigé.

En résumé, et à compter des sinistres nés après le 1er avril 2020 :

-l’assureur du locataire se limite à la recherche de fuite chez son assuré

-l’assureur du copropriétaire non occupant prend le relais notamment :

            -en cas de recherche « destructive »

            -si le locataire n’est pas assuré

            -si le local est vacant

-l’assureur de la copropriété prend lui-même le relais :

            -si l’assurance du copropriétaire est défaillante

            -dans les parties communes

-il est même précisé que « Tout autre intervenant non assureur peut organiser une rechercher de fuite », ce qui laisse du champ !

Cet avenant à la convention précise utilement que « l’assureur du copropriétaire doit prendre en charge les frais de recherche de fuite lorsque la fuite trouve son origine dans le local privatif de son assuré même si c’est le syndic qui a organisée la recherche de fuite. »

 On retrouve donc ici :-le principe de subsidiarité locataire>copropriétaire>immeuble

-l’insistance sur l’assurance PNO (propriétaire non occupant) rendue obligatoire par la loi ALUR du 24 mars 2014

-une prééminence (logique) du syndic sur la gestion des parties communes

Bonne navigation en 2020 !

Les Assurances du Ponant vous souhaitent une bonne année 2020, une année où l’on évite les écueils et les récifs.

Experts en gestion des risques, nous avons choisi comme emblème une balise cardinale, qui aide aux marins à éviter les dangers!

Vous partez étudier 6 mois à l’étranger : Quelles assurances ?

Partir travailler quelques mois ou étudier 6 mois dans une université au Brésil ou en Afrique du Sud impose quelques précautions :

1 Le pays d’accueil peut exiger la souscription d’une assurance santé-rapatriement pour vous délivrer un visa. Il s’agit de:
La Chine
La Russie
L’Algérie
Cuba
La Mongolie

C’est le cas également, avant inscription, de certaines universités aux USA ou au Canada.

2 Les frais de santé (d’urgence uniquement) peuvent vite devenir exorbitants à l’étranger, et le remboursement Sécurité Sociale sera négligeable:
-une consultation de médecin aux USA vous coutera 150 USD (et la mutuelle étudiante remboursera 20 USD)
-une hospitalisation de 5 jours aux USA peut être facturée 60 000 USD
Dans beaucoup d’hôpitaux dans le monde, on commence… par vous demander votre carte de crédit.

3 On néglige souvent les causes possibles de rapatriement : maladie soudaine, décès de votre grand-mère,.. De même, il peut être appréciable de pouvoir payer le voyage d’un proche se rendant à votre chevet.

4 Enfin, la plupart des polices santé-rapatriement sont assorties d’une assurance Responsabilité Civile, vous permettant de faire face à une mise en cause (pour accident, pour comportement discutable,) dans le pays d’accueil. La police prendra en charge l’avance de caution pénale en cas de poursuites judiciaires ou la prise en charge des frais de justice engagés à l’étranger.

5 Enfin, ces « produits » incluent un numéro d’urgence, bien rassurant, à composer 24/24 en cas de problème, plus de nombreuses garanties annexes (vol de bagages, départ différé,..).

La souscription de ce type de police est relativement facile : indiquez-nous sur info@assurancesduponant.fr vos :
nom
prénom
date de naissance
pays de séjour
dates de séjour

Le caractère éthique des décisions dans l’entreprise

De l’éthique en entreprise, on connait surtout le commerce équitable, la RSE l’emploi handicapé, etc…
Dans son ouvrage « Comment prendre la bonne décision individuelle ou collective » (Ed Gereso, 148p), Christine Benoit va plus loin.
Elle pointe qu’une décision éthique :
-répond aux besoins sans entraîner d’effets pervers
-sert la paix, la beauté
-entretien des valeurs telles que solidarité, justice, respect, dignité
-ajoute une plus-value à la décision par une meilleure prise de conscience de la nature de cette décision
-est orientée vers la vie et une direction ascendante de l’Homme

Bonne année 2019

LES ASSURANCES DU PONANT vous souhaitent une bonne année 2019, entamée sereinement grâce à une excellente couverture de vos risques…